Dans les vestiaires de rugby...
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Yo
Célien
Papillon
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Dans les vestiaires de rugby...
Je continue avec mes plagiats et me permet de poster deux textes commis par Lolo Esparon et qui avaient ete publier sur feu le site du RC Geneve.
Bonne lecture
Objet de multiples fantasmes, l'antre des rugbymen quelques instants avant le début du match, vaut le détour. Lieu clos interdit à toutes personnes étrangères à la tribu, cage où les fauves tournent en rond dans une atmosphère saturée de stress et de camphre, l'endroit, propice aux comportements les plus grégaires est aussi un formidable révélateur de personnalité.
Immersion.
De l'élite professionnelle au plus petit niveau amateur, les vestiaires de rugby se ressemblent. Petit palace pour stars de Stade de France ou Algecos minables, ils s'y passe souvent la même chose : une préparation de match, avec tout ce que cela suggère comme stress.
Car le rugby a ceci de particulier qu'il est un rude combat physique, où chaque joueur doit s'attendre au contact direct avec l'adversaire et doit donc se préparer à prendre des coups, voire des grosses marmites, selon la tournure des événements? D'où la terrible pression qui s'abat sur les épaules soudain bien frêles des quinze joueurs s'apprêtant à rentrer dans l'arène. La question est donc de savoir comment chacun de ces individus tolère cette pesante atmosphère, qui dépasse, on l'a bien compris, le simple enjeu sportif.
Tout d'abord le facteur aggravant : la promiscuité des lieux, phénomène qui exacerbe tous les affects. Regroupés comme du bétail ruminant leur anxiété, l'effet de groupe joue à fond? Reconstituons le déroulement type de l'heure précédant la libération des bêtes. 14h : tout le monde rentre dans les vestiaires : joueurs, entraîneur, kiné, parfois dirigeants.
Le rituel peut commencer.
Chacun se dirige machinalement vers sa place habituelle pour y poser, ou plutôt y balancer son sac, signe indéniable d'une nervosité déjà palpable. On déconne encore pour évacuer le stress, on rit jaune, on commence à penser au match, bref un début de concentration s'installe. Le compte à rebours se déclenche.
14h10 :
après un moment d'errements collectifs, les choses sérieuses commencent, on sort ses affaires. Les plus méticuleux extraient de leur sac une paire de pompe superbement cirée de la veille, crampons en alu de 18 rutilants, short impeccable, un slip tout frais et des chaussettes propres cela va sans dire. D'autres, un peu moins maniaques, sortent des godasses terreuses avec des crampons nazes, un short en haillon, des chaussettes qui fouettent à 3 km et un slip qui fleure bon la garrigue? Vient alors dans la foulée la remise plus ou moins solennelle des maillots. Parfois, quand le match est vraiment important, l'entraîneur appelle votre nom, vous apporte le maillot comme une offrande en vous lâchant un regard grave du genre 'j'ai confiance en toi alors te déchire cet après-midi, ne me déçois pas?'. Mais en général, c'est un dirigeant qui vous jette votre pelure à travers la gueule en beuglant votre numéro.
14h20 :
un vestiaire de rugby, c'est aussi très scato et pour cause, vous connaissez tous certaines fâcheuses manifestations du stress. Or, le problème dramatique est l'effet d'entassement qui rend les conséquences de ces troubles digestifs et autres flux de ventre parfois à la limite du supportable. C'est en tous cas quand on commence à renifler des odeurs pas très catholiques qu'on comprend qu'un processus de concentration intense a démarré. Imaginez-vous la scène : aux quatre coins de la pièce, les premières vesses bien sournoises se mettent à fuser, d'autres caisses plus musicales mais néanmoins aussi putrides sont lâchées sans vergogne. Des protestations s'élèvent, mais le traditionnel « putain qui c'est qu'a chié ? » reste sans effets. Les plus résignés s'emmitouflent dans leur maillot ou respirent par la bouche, puis de guerre lasse, apportent leur contribution au bouquet ambiant? C'est à peu près à ce moment-là que les dirigeants décident d'évacuer les lieux. On reste alors en famille, au milieu des effluves de jasmin et de violettes. Les plus ballonnés par le stress montant insidieusement, s'en vont du côté des malheureuses latrines qui jouxtent les vestiaires et qui paraissent vite débordées par tant de fougue. Y aller en dernier, c'est un acte de bravoure? ou de nécessité absolue.
14 h 30 :
tout le monde est en tenue, et encore une fois il est question d'odeurs, mais douces et agréables, celles du baume universel, de l'onguent magique de tous les rugbymen dignes de ce nom :le camphre. Ses effluves mentholées parfument ce qui reste d'atmosphère. Puis il s'étale sur les cuisse glabres et fuselées des trois-quarts ou sur les gros culs poilus des piliers, s'amasse sur les arcades proéminentes des deuxièmes barres? Bref, il prépare les corps à la terrible joute qui s'annonce. Déjà, certains commencent à tourner en rond avec leurs cuisses de poulet ébouillantés par les diverses crèmes chauffantes et cherchent du regard d'autres partenaires pour jauger mutuellement leurs dispositions d'avant match. Dernières petites recommandations techniques individuelles dispensées par un coach dont on se demande si sa femme n'est pas entrain d'accoucher dans le vestiaire d'à côté.
Tout le monde est en tenue, on sort pour l'échauffement (20mn) puis on revient pour une dizaine de minutes épiques?
14 h 50 :
cette fois, ça y'est, on ne rigole plus, faut commencer à lâcher la goupille et déposer les neurones dans le sac. L'instant est généralement un moment privilégié de la vie de groupe qui voit l'entraîneur et le capitaine se disputer un véritable concours d'éloquence ; car il faut les motiver tous ces garçons, la pression doit être à son paroxysme. Le coach prend la parole au milieu d'une assemblée silencieuse, prête à tressaillir aux mots qui feront mouche. Exercice difficile pour l'orateur qui doit vivre intensément son discours pour communiquer son influx. Le style guerrier est fréquemment de mise, objectif : transformer quinze jeunes gens bien sous tous rapports en serials killers. Dès lors, toutes les ficelles sont bonnes pour le coach qui après avoir rappelé les principes fondamentaux des vertus du combat, du courage et du sacrifice, peut jouer sur la fibre de l'orgueil, du genre : "ils nous ont mis quarante grains au match aller, ils nous prennent pour des guignols, ils ont le sourire aux lèvres, on va les peler comme des rats?". Discours ayant une certaine emprise sur les esprits les plus? réactifs : les "gros", c'est-à-dire les avants, plus exposés à la brutalité du jeu, trépignent et se tiennent par le maillot en tirant des gueules de pit-bulls.
Parfois, certains joueurs galvanisés et un peu trop émotifs craquent en sanglotant comme des gamins à qui on aurait volé leur goûter. D'autres vivent ces appels à la guerre sainte de façon plus intérieure, il s'agit d'ordinaire des trois-quarts qui ont besoin de tout leur sang froid pour assurer sur le terrain. Mais quand même, aux expressions "va falloir avoir les couilles", "on va leur marcher sur la gueule", "on est chez nous, merde !", etc? ils ont souvent tendance à pâlir, se replier dans leur coquille, bref à se chier dessus. Puis vient l'heure du capitaine, qui dans ces moments là n'est pas très enclin à donner dans la grande pédagogie. Alors il en rajoute une couche du style "pas de tricheurs sur le terrain, tous au mastic !!!", moins inspiré il arrive qu'il se fende d'un magistral : "les mecs, si on perd aujourd'hui, c'est la défaite merde !". Et là, il n'est pas rare qu'on entende un gros fou rire étouffé.
Les Piliers étrange bipède dont la morphologie évoque nos lointains cousins quadrumanes, le pilier se nourrit exclusivement de saucisson. Figure inénarrable du rugby, le spécimen prête volontiers le flanc à la caricature. Quand on veut dépeindre le rugbyman sous les traits grossiers d'une brute épaisse dont l'essentielle faculté est de s'incliner pour pousser en mêlée, c'est bien sûr au pilier que l'on pense. Le cliché est un peu éculé me direz-vous.. De nos jours, les piliers dits" modernes" sont des athlètes affûtés sans un gramme de graisse, galopant aux quatre coins du pré, capables de vous envoyer des passes vissées de 30 mètres. Heureusement pour le folklore de notre sport, ce tableau idyllique ne concerne qu'une poignée de joueurs professionnels composant le gratin de l'élite nationale. Les autres sont bien souvent à cataloguer dans la série "à l'ancienne". Dépassant allègrement le quintal, un cou de taureau, tout dans le jarret et dans les reins, rien dans les abdos (hormis la Kro), le pilard traditionnel est voué aux tâches obscures de ce jeu : tordre son alter ego en mêlée, arracher des ballons dans les mauls et c'est à peu près tout. Jamais vous ne verrez un n° 1 ou un n° 3 porter le cuir dans une course folle et chaloupée pour prendre des intervalles au milieu des gazelles. Cela lui est généralement formellement interdit par son coach, et d'ailleurs, ce serait contre-nature... Les hommes de l'ombre quand on joue à la pile, on va au charbon, on fait sa sale besogne et surtout on se tait. Et pour cause, le pilier est certes un homme fort, roué et vicelard, sa mobilité est limitée et ne peut donc jouer les stars en tortillant du cul. On les voit parfois tenter quelques foulées courageuses en début de partie, histoire de montrer qu'ils sont eux aussi des sportifs, et puis après, harassés par les travaux de force auxquels ils se bornent, marchent péniblement d'un regroupement à un autre, les mains appuyées sur les reins, cherchant l'oxygène comme des grosses carpes sorties de la rivière. Néanmoins, tous les rugbymen vous le diront, un bon pilier, solide comme un roc, vaillant comme une mule, est une denrée ô combien précieuse. Deux piliers défaillants et c'est souvent la maison qui s'écroule, par contre s'ils sont conquérants, on peut voyager tranquille.
Même les vieux adages ovaliens le disent : "le rugby, ça commence devant", et comme devant ça commence avec eux, mieux vaut être bien armés en première ligne.
Qui fait peur aux enfants, qui largue des caisses abominables ? Il faut en effet être un gaillard de la meilleure moelle pour affronter toutes les avanies de ce sport.
Qui ramasse les poires en premier quand une mêlée se relève ? le pilier.
Qui sort du terrain la gueule en vrac ? le pilier.
Qui est condamné à l'anonymat éternel ? le pilier.
Qui se couvre de ridicule en se tartinant la fiole de vaseline et en se passant un bandeau d'élasto autour de la tête ? le pilier.
Qui a les oreilles en choux-fleurs ?
Qui ne trouvent pas de shorts à sa taille, etc, etc?
Alors vraiment, à tous les piliers de la terre, je rends un hommage à la bravoure, à l'abnégation et à l'humilité. Et oui, finalement , on les aime bien nos bons vieux pilards, ils amènent un peu de sel dans une vie de groupe. On les brocarde gentiment, on les taquine parce qu'on sait que c'est facile et qu'ils n'ont pas toujours une répartie foudroyante. Faut dire qu'ils cherchent aussi ! quand quelqu'un lâche une caisse abominable et enfume un car entier, c'est toujours sur les piliers que les soupçons s'abattent, quand, juste avant un match, un chiotte est "nutellisé"* sans vergogne, on voit souvent en sortir une bourrique, fière de son forfait, arborant un 1 dans le dos. Et puis, qui mange tout le saucisson dans les collations d'après-match ?
* Nutelliser : formidable néologisme construit sur la racine étymologique de "Nutella". Imaginez-donc une cuvette ressemblant à un pot de Nutella en fin de vie?
Bonne lecture
Objet de multiples fantasmes, l'antre des rugbymen quelques instants avant le début du match, vaut le détour. Lieu clos interdit à toutes personnes étrangères à la tribu, cage où les fauves tournent en rond dans une atmosphère saturée de stress et de camphre, l'endroit, propice aux comportements les plus grégaires est aussi un formidable révélateur de personnalité.
Immersion.
De l'élite professionnelle au plus petit niveau amateur, les vestiaires de rugby se ressemblent. Petit palace pour stars de Stade de France ou Algecos minables, ils s'y passe souvent la même chose : une préparation de match, avec tout ce que cela suggère comme stress.
Car le rugby a ceci de particulier qu'il est un rude combat physique, où chaque joueur doit s'attendre au contact direct avec l'adversaire et doit donc se préparer à prendre des coups, voire des grosses marmites, selon la tournure des événements? D'où la terrible pression qui s'abat sur les épaules soudain bien frêles des quinze joueurs s'apprêtant à rentrer dans l'arène. La question est donc de savoir comment chacun de ces individus tolère cette pesante atmosphère, qui dépasse, on l'a bien compris, le simple enjeu sportif.
Tout d'abord le facteur aggravant : la promiscuité des lieux, phénomène qui exacerbe tous les affects. Regroupés comme du bétail ruminant leur anxiété, l'effet de groupe joue à fond? Reconstituons le déroulement type de l'heure précédant la libération des bêtes. 14h : tout le monde rentre dans les vestiaires : joueurs, entraîneur, kiné, parfois dirigeants.
Le rituel peut commencer.
Chacun se dirige machinalement vers sa place habituelle pour y poser, ou plutôt y balancer son sac, signe indéniable d'une nervosité déjà palpable. On déconne encore pour évacuer le stress, on rit jaune, on commence à penser au match, bref un début de concentration s'installe. Le compte à rebours se déclenche.
14h10 :
après un moment d'errements collectifs, les choses sérieuses commencent, on sort ses affaires. Les plus méticuleux extraient de leur sac une paire de pompe superbement cirée de la veille, crampons en alu de 18 rutilants, short impeccable, un slip tout frais et des chaussettes propres cela va sans dire. D'autres, un peu moins maniaques, sortent des godasses terreuses avec des crampons nazes, un short en haillon, des chaussettes qui fouettent à 3 km et un slip qui fleure bon la garrigue? Vient alors dans la foulée la remise plus ou moins solennelle des maillots. Parfois, quand le match est vraiment important, l'entraîneur appelle votre nom, vous apporte le maillot comme une offrande en vous lâchant un regard grave du genre 'j'ai confiance en toi alors te déchire cet après-midi, ne me déçois pas?'. Mais en général, c'est un dirigeant qui vous jette votre pelure à travers la gueule en beuglant votre numéro.
14h20 :
un vestiaire de rugby, c'est aussi très scato et pour cause, vous connaissez tous certaines fâcheuses manifestations du stress. Or, le problème dramatique est l'effet d'entassement qui rend les conséquences de ces troubles digestifs et autres flux de ventre parfois à la limite du supportable. C'est en tous cas quand on commence à renifler des odeurs pas très catholiques qu'on comprend qu'un processus de concentration intense a démarré. Imaginez-vous la scène : aux quatre coins de la pièce, les premières vesses bien sournoises se mettent à fuser, d'autres caisses plus musicales mais néanmoins aussi putrides sont lâchées sans vergogne. Des protestations s'élèvent, mais le traditionnel « putain qui c'est qu'a chié ? » reste sans effets. Les plus résignés s'emmitouflent dans leur maillot ou respirent par la bouche, puis de guerre lasse, apportent leur contribution au bouquet ambiant? C'est à peu près à ce moment-là que les dirigeants décident d'évacuer les lieux. On reste alors en famille, au milieu des effluves de jasmin et de violettes. Les plus ballonnés par le stress montant insidieusement, s'en vont du côté des malheureuses latrines qui jouxtent les vestiaires et qui paraissent vite débordées par tant de fougue. Y aller en dernier, c'est un acte de bravoure? ou de nécessité absolue.
14 h 30 :
tout le monde est en tenue, et encore une fois il est question d'odeurs, mais douces et agréables, celles du baume universel, de l'onguent magique de tous les rugbymen dignes de ce nom :le camphre. Ses effluves mentholées parfument ce qui reste d'atmosphère. Puis il s'étale sur les cuisse glabres et fuselées des trois-quarts ou sur les gros culs poilus des piliers, s'amasse sur les arcades proéminentes des deuxièmes barres? Bref, il prépare les corps à la terrible joute qui s'annonce. Déjà, certains commencent à tourner en rond avec leurs cuisses de poulet ébouillantés par les diverses crèmes chauffantes et cherchent du regard d'autres partenaires pour jauger mutuellement leurs dispositions d'avant match. Dernières petites recommandations techniques individuelles dispensées par un coach dont on se demande si sa femme n'est pas entrain d'accoucher dans le vestiaire d'à côté.
Tout le monde est en tenue, on sort pour l'échauffement (20mn) puis on revient pour une dizaine de minutes épiques?
14 h 50 :
cette fois, ça y'est, on ne rigole plus, faut commencer à lâcher la goupille et déposer les neurones dans le sac. L'instant est généralement un moment privilégié de la vie de groupe qui voit l'entraîneur et le capitaine se disputer un véritable concours d'éloquence ; car il faut les motiver tous ces garçons, la pression doit être à son paroxysme. Le coach prend la parole au milieu d'une assemblée silencieuse, prête à tressaillir aux mots qui feront mouche. Exercice difficile pour l'orateur qui doit vivre intensément son discours pour communiquer son influx. Le style guerrier est fréquemment de mise, objectif : transformer quinze jeunes gens bien sous tous rapports en serials killers. Dès lors, toutes les ficelles sont bonnes pour le coach qui après avoir rappelé les principes fondamentaux des vertus du combat, du courage et du sacrifice, peut jouer sur la fibre de l'orgueil, du genre : "ils nous ont mis quarante grains au match aller, ils nous prennent pour des guignols, ils ont le sourire aux lèvres, on va les peler comme des rats?". Discours ayant une certaine emprise sur les esprits les plus? réactifs : les "gros", c'est-à-dire les avants, plus exposés à la brutalité du jeu, trépignent et se tiennent par le maillot en tirant des gueules de pit-bulls.
Parfois, certains joueurs galvanisés et un peu trop émotifs craquent en sanglotant comme des gamins à qui on aurait volé leur goûter. D'autres vivent ces appels à la guerre sainte de façon plus intérieure, il s'agit d'ordinaire des trois-quarts qui ont besoin de tout leur sang froid pour assurer sur le terrain. Mais quand même, aux expressions "va falloir avoir les couilles", "on va leur marcher sur la gueule", "on est chez nous, merde !", etc? ils ont souvent tendance à pâlir, se replier dans leur coquille, bref à se chier dessus. Puis vient l'heure du capitaine, qui dans ces moments là n'est pas très enclin à donner dans la grande pédagogie. Alors il en rajoute une couche du style "pas de tricheurs sur le terrain, tous au mastic !!!", moins inspiré il arrive qu'il se fende d'un magistral : "les mecs, si on perd aujourd'hui, c'est la défaite merde !". Et là, il n'est pas rare qu'on entende un gros fou rire étouffé.
Les Piliers étrange bipède dont la morphologie évoque nos lointains cousins quadrumanes, le pilier se nourrit exclusivement de saucisson. Figure inénarrable du rugby, le spécimen prête volontiers le flanc à la caricature. Quand on veut dépeindre le rugbyman sous les traits grossiers d'une brute épaisse dont l'essentielle faculté est de s'incliner pour pousser en mêlée, c'est bien sûr au pilier que l'on pense. Le cliché est un peu éculé me direz-vous.. De nos jours, les piliers dits" modernes" sont des athlètes affûtés sans un gramme de graisse, galopant aux quatre coins du pré, capables de vous envoyer des passes vissées de 30 mètres. Heureusement pour le folklore de notre sport, ce tableau idyllique ne concerne qu'une poignée de joueurs professionnels composant le gratin de l'élite nationale. Les autres sont bien souvent à cataloguer dans la série "à l'ancienne". Dépassant allègrement le quintal, un cou de taureau, tout dans le jarret et dans les reins, rien dans les abdos (hormis la Kro), le pilard traditionnel est voué aux tâches obscures de ce jeu : tordre son alter ego en mêlée, arracher des ballons dans les mauls et c'est à peu près tout. Jamais vous ne verrez un n° 1 ou un n° 3 porter le cuir dans une course folle et chaloupée pour prendre des intervalles au milieu des gazelles. Cela lui est généralement formellement interdit par son coach, et d'ailleurs, ce serait contre-nature... Les hommes de l'ombre quand on joue à la pile, on va au charbon, on fait sa sale besogne et surtout on se tait. Et pour cause, le pilier est certes un homme fort, roué et vicelard, sa mobilité est limitée et ne peut donc jouer les stars en tortillant du cul. On les voit parfois tenter quelques foulées courageuses en début de partie, histoire de montrer qu'ils sont eux aussi des sportifs, et puis après, harassés par les travaux de force auxquels ils se bornent, marchent péniblement d'un regroupement à un autre, les mains appuyées sur les reins, cherchant l'oxygène comme des grosses carpes sorties de la rivière. Néanmoins, tous les rugbymen vous le diront, un bon pilier, solide comme un roc, vaillant comme une mule, est une denrée ô combien précieuse. Deux piliers défaillants et c'est souvent la maison qui s'écroule, par contre s'ils sont conquérants, on peut voyager tranquille.
Même les vieux adages ovaliens le disent : "le rugby, ça commence devant", et comme devant ça commence avec eux, mieux vaut être bien armés en première ligne.
Qui fait peur aux enfants, qui largue des caisses abominables ? Il faut en effet être un gaillard de la meilleure moelle pour affronter toutes les avanies de ce sport.
Qui ramasse les poires en premier quand une mêlée se relève ? le pilier.
Qui sort du terrain la gueule en vrac ? le pilier.
Qui est condamné à l'anonymat éternel ? le pilier.
Qui se couvre de ridicule en se tartinant la fiole de vaseline et en se passant un bandeau d'élasto autour de la tête ? le pilier.
Qui a les oreilles en choux-fleurs ?
Qui ne trouvent pas de shorts à sa taille, etc, etc?
Alors vraiment, à tous les piliers de la terre, je rends un hommage à la bravoure, à l'abnégation et à l'humilité. Et oui, finalement , on les aime bien nos bons vieux pilards, ils amènent un peu de sel dans une vie de groupe. On les brocarde gentiment, on les taquine parce qu'on sait que c'est facile et qu'ils n'ont pas toujours une répartie foudroyante. Faut dire qu'ils cherchent aussi ! quand quelqu'un lâche une caisse abominable et enfume un car entier, c'est toujours sur les piliers que les soupçons s'abattent, quand, juste avant un match, un chiotte est "nutellisé"* sans vergogne, on voit souvent en sortir une bourrique, fière de son forfait, arborant un 1 dans le dos. Et puis, qui mange tout le saucisson dans les collations d'après-match ?
* Nutelliser : formidable néologisme construit sur la racine étymologique de "Nutella". Imaginez-donc une cuvette ressemblant à un pot de Nutella en fin de vie?
Re: Dans les vestiaires de rugby...
quelle plume ce papillon!!
mais tu trouves le temps de bosser quand meme??
mais tu trouves le temps de bosser quand meme??
Yo- P'tit joueur
- Nombre de messages : 150
Age : 49
Localisation : Dans le Bourgogne
Date d'inscription : 06/06/2006
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Ta meme pas lu lionel... C 'est maqué qu'il a fait un Copier/coller du texte de Lolo Esparon =) !!
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Mon Yoyo adore, si tu lisais correctement les post tu t'appercevrais que ce (long) texte est juste un copier/coller d'un texte que Lolo Esparon a publie il y a longtemps sur le site du RCG.
Donc non seulement ma plume n'est pas si bonne, mais ca m'a pris 1min pas plus...
Medisant va.....
Donc non seulement ma plume n'est pas si bonne, mais ca m'a pris 1min pas plus...
Medisant va.....
Re: Dans les vestiaires de rugby...
et soit dis en passant lolo esparon a fait de meme, tu crois quand meme pas qu'un douanier est capable de produire un truc comme ca : ) ....
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Tout de meme M'sieur Arnaud, je pense ke tu es un peu mechant avec LOLO Esparon...
Certe il est DOUANIER, mais je crois kil est capable d'avoir ne serait ce qu'un ptit peu de reflexion...
Chose qui ne l'avantage pas, il est aussi AVANT...
Et donc il est vrai qu'il cumule, DOUANIER et AVANT...
Mais ce ne doit pas etre evident tous les jours de vivre une telle condition....
Alors M'sieur Arnaud, restons gentils avec ces "GROS", puisque sans eux (meme sans grande reflexion), nous ne pourrions pas faire grand chose...
Certe il est DOUANIER, mais je crois kil est capable d'avoir ne serait ce qu'un ptit peu de reflexion...
Chose qui ne l'avantage pas, il est aussi AVANT...
Et donc il est vrai qu'il cumule, DOUANIER et AVANT...
Mais ce ne doit pas etre evident tous les jours de vivre une telle condition....
Alors M'sieur Arnaud, restons gentils avec ces "GROS", puisque sans eux (meme sans grande reflexion), nous ne pourrions pas faire grand chose...
Constant- Néophyte
- Nombre de messages : 16
Age : 49
Localisation : ANNECY
Date d'inscription : 06/06/2006
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Moi je suis méchant?!! un peu de mauvaise foi n'a jamais tué personne allons!
et c'est vrai que les gros sont utiles, s'ils n'étaient pas là pour gagner les ballons les trois quarts ne pourrait pas faire pleins d'en avants avant que le ballon n'arrive a l'aile.
signé: un aillier frustré
et c'est vrai que les gros sont utiles, s'ils n'étaient pas là pour gagner les ballons les trois quarts ne pourrait pas faire pleins d'en avants avant que le ballon n'arrive a l'aile.
signé: un aillier frustré
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Il est vrai ke la mauvaise fois n'a jamai fait de mal...
Mais penses un peu a ces pauvres GROS, deja qu'avec le 1er degre degre, il ont du mal, alors si tu commences a faire du 2nd degre, c'est pas gagne pour eux...
il faut donc rester gentil avec eux, et surtout ne pas dire trop de choses trop INTELLECTUELLES, sinon, je crois qu'on courre a la cata....
Ce qu'ils ne comprennent pas non plus sur les "en avants" que les 3/4 font, ce n'est que pour flatter leur EGO, ainsi ils peuvent faire etalage de leur FORCE, de leur superiorite par rapport a l'adversaire, et ainsi assouvir cet INSTINCT GREGAIRE qui est le leur....
Et puis, M'sieur NONO, n'est crainte, il y en a plus d'un (GROS), qui aimerait avancer a ton allure, et non pas faire 40m a ta poursuite alors que toi tu as eu le temps de visiter tous les recoins du terrain...
Mais penses un peu a ces pauvres GROS, deja qu'avec le 1er degre degre, il ont du mal, alors si tu commences a faire du 2nd degre, c'est pas gagne pour eux...
il faut donc rester gentil avec eux, et surtout ne pas dire trop de choses trop INTELLECTUELLES, sinon, je crois qu'on courre a la cata....
Ce qu'ils ne comprennent pas non plus sur les "en avants" que les 3/4 font, ce n'est que pour flatter leur EGO, ainsi ils peuvent faire etalage de leur FORCE, de leur superiorite par rapport a l'adversaire, et ainsi assouvir cet INSTINCT GREGAIRE qui est le leur....
Et puis, M'sieur NONO, n'est crainte, il y en a plus d'un (GROS), qui aimerait avancer a ton allure, et non pas faire 40m a ta poursuite alors que toi tu as eu le temps de visiter tous les recoins du terrain...
Constant- Néophyte
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Age : 49
Localisation : ANNECY
Date d'inscription : 06/06/2006
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Vous en avez pas marre de vous faire les questions et les reponses tout seuls bande de danseuses....
D'autant plus que quand on parle de vister tous les recoins du terrain, Constant, toi aussi tu le fais....mais comme juge de touche
D'autant plus que quand on parle de vister tous les recoins du terrain, Constant, toi aussi tu le fais....mais comme juge de touche
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Oh, que c'est vilain... Mais dis moi papillon... Tu est pas souvent titulaire non plus :P:P:P:P:P:P:P:P !!!
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Petit rectificatif M'sieur Vincent, dit "PAPILLON"....
je ne visiste pas le terrain comme juge de touche, meme pour ce poste je suis BON remplacant....
Je ne suis ke bon a etre gentillement pose sur le banc, sans rien dire...
Enfin, voila, les rectificatifs sont fait....
A bon entendeur....
je ne visiste pas le terrain comme juge de touche, meme pour ce poste je suis BON remplacant....
Je ne suis ke bon a etre gentillement pose sur le banc, sans rien dire...
Enfin, voila, les rectificatifs sont fait....
A bon entendeur....
Constant- Néophyte
- Nombre de messages : 16
Age : 49
Localisation : ANNECY
Date d'inscription : 06/06/2006
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Et encore certain vont même jusqu'à se faire expulser pour éviter la rentrée sur le terrain du papillon, de là à dire que c'est fait exprès ce serait malhonnète et c'est un pas que je me refuse de franchir
Et puis la place sur le terrain n'est pas le plus important ... de toute façon ils courrent dans tout les sens et c'est très difficile de rester au même endroit sans se faire remarquer
Allez finissons avec une pensée pour la journée : "on peux amener un cheval à la rivière on ne peux l'obliger à boire"
Et puis la place sur le terrain n'est pas le plus important ... de toute façon ils courrent dans tout les sens et c'est très difficile de rester au même endroit sans se faire remarquer
Allez finissons avec une pensée pour la journée : "on peux amener un cheval à la rivière on ne peux l'obliger à boire"
oz- Amateur
- Nombre de messages : 51
Age : 53
Date d'inscription : 12/06/2006
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Hei, tu fume koi Oz ???
J'en sais rien, mais c'est fort... j'ai rien compri à ce que tu a marqué...
J'en sais rien, mais c'est fort... j'ai rien compri à ce que tu a marqué...
Re: Dans les vestiaires de rugby...
Je ne sais pas qui est Oz, mais il y a du confucius des vestiaires dans cette homme la....
Pourvu qu'il nous fasse pas une tirade dans le bus samedi ou alors on va tous arriver avec un mal de crane pas possible....
Pourvu qu'il nous fasse pas une tirade dans le bus samedi ou alors on va tous arriver avec un mal de crane pas possible....
Re: Dans les vestiaires de rugby...
A part ca Celien tu te la sens comment ta photo de 2 be 3....
Ca ferait un tabac pas possible dans les magazines gay....
Ca ferait un tabac pas possible dans les magazines gay....
Dans les vestiaires de rugby...
" Au collège de Rugby, à cette lointaine époque où le jeu de rugby tâtonnait encore à la recherche de ses lois, une règle décidée par les étudiants voulait que les matchs se terminent toujours par cinq minutes de liberté totale. (...) Une main trace en l’air un demi-cercle assuré et vient trouver le nez qu’elle cherche depuis longtemps, le bruit de branche cassée réjouit les visages : alléluia ! Un gémissement étouffé sort péniblement d’un frêle thorax d’élève arrogant, et l’écho vengeur chante : alléluia ! Coups dans les côtes, plaquages assassins, lèvres fendues, corps écrasés... Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! (...) Les règles officielles de 1862 interdirent les cinq minutes d’alléluia. "..." chou-fleur ", l’auteur nous explique que le " rugby est un bon terreau pour la métaphore maraîchère. Châtaignes, marrons, poires, prunes ou pêches se récoltent abondamment quand le temps est à l’orage et que les esprits s’échauffent ". Les termes " cravate ", " boîte à gifles " ou encore " fourchette " sont également décortiqués non sans humour. La palme à la " bouffe " " petite baffe gentille, presque sympathique "....Et parce que l’Ovalie ne serait pas ce qu’il est sans sa fameuse " troisième mi-temps " décrit comme " une AOC qui fait autorité bien au-delà du monde du sport ", le lecteur se laissera bien tenté par une " bière " dans la " rue de la Soif "....
phm- Joueur Relais
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