france - all blacks
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Re: france - all blacks
Ceci dit, le mec qui arrive a faire 80mins completes et s'appercoit "comme si de rien etait" a la fin du match qu'il a un testicule pret a se detacher, il a pas du sucer que les glacons du jus de pomme non plus.....
Re: france - all blacks
Ce qui me désole, c'est que les Black ne jouent pas contre l'Irlande. Histoire qu'ils aient une vrais équipe en face.
L'important sait que les Black ne gagne pas la coupe du monde.
L'important sait que les Black ne gagne pas la coupe du monde.
Re: france - all blacks
2 craintes et un espoir :
-ce qui fout le frousse, c'est que la poule Irlande, Argentine, France va vraiment etre monstrueuse et que meme si on en sort 1er on risque d'etre explose pour le 1/4 de finale
-le point positif c'est que les Blacks ont une sale habitude de foirer leur coupe du monde. Le fait de ne jamais jouer de match couperet (pas de relegation en Super 14, pas d'elimination directe en Tri nations) en dehors de la coupe du monde doit avoir son impact mais le fait est qu'il domine souvent entre 2 coupes mais se font sortir en 1/2 ou finale.
-ce qui fout le frousse, c'est que la poule Irlande, Argentine, France va vraiment etre monstrueuse et que meme si on en sort 1er on risque d'etre explose pour le 1/4 de finale
-le point positif c'est que les Blacks ont une sale habitude de foirer leur coupe du monde. Le fait de ne jamais jouer de match couperet (pas de relegation en Super 14, pas d'elimination directe en Tri nations) en dehors de la coupe du monde doit avoir son impact mais le fait est qu'il domine souvent entre 2 coupes mais se font sortir en 1/2 ou finale.
les black
une équipe néo-zélandaise vraiment impressionnante.
Meme si j'ai envie de croire que les français vont peut-être faire quelque chose samedi je me dis, à la vue de ce match, qu'il n'y a vraiment pas de solution pour trouer ce rideau défensif. Meme si les français ont voulu à tout prix marquer le score aurait quand-même été trop lourd si il y aurait eu 47-18...
Les blacks ont profité de chaque erreur française, principalement sur les touches dans leurs 22 mètres, sans hésiter à rejouer à la main et la sanction a été de 7 points à chaque fois.
Sur ce, je leur souhaite un bon match en espérant qu'ils aient trouvés la recette du jus de pomme...
Meme si j'ai envie de croire que les français vont peut-être faire quelque chose samedi je me dis, à la vue de ce match, qu'il n'y a vraiment pas de solution pour trouer ce rideau défensif. Meme si les français ont voulu à tout prix marquer le score aurait quand-même été trop lourd si il y aurait eu 47-18...
Les blacks ont profité de chaque erreur française, principalement sur les touches dans leurs 22 mètres, sans hésiter à rejouer à la main et la sanction a été de 7 points à chaque fois.
Sur ce, je leur souhaite un bon match en espérant qu'ils aient trouvés la recette du jus de pomme...
christo- Amateur
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Localisation : au bar
Date d'inscription : 04/10/2006
Re: france - all blacks
Quelle scoop! je crois qu'ils ont trouvé la recette du jus de pomme: Pelous étant blessé , laporte a appellé un jeune de 21 ans .. jacquet je crois. alleluia on est sauvé....
"Le 2e ligne de Clermont, Loïc Jacquet, appelé en remplacement de Fabien Palous, a estimé que sa sélection était une grosse surprise. "C'est super, je suis surpris, c'est énorme", a estimé celui qui ne s'y attendait vraiment pas."
... nous non plus on s'attendait pas a ca.. merci laporte!
"Le 2e ligne de Clermont, Loïc Jacquet, appelé en remplacement de Fabien Palous, a estimé que sa sélection était une grosse surprise. "C'est super, je suis surpris, c'est énorme", a estimé celui qui ne s'y attendait vraiment pas."
... nous non plus on s'attendait pas a ca.. merci laporte!
Re: france - all blacks
Bon Arnaud, au debut j'ai cru que ton post etait une (de plus) critique du rendement de Pelous sur le terrain et une remise en cause du fait qu'il ait encore sa place en equipe de France.
Perso, je pense qu'il a plus d'influence hors terrain sur le groupe meme si il ne tient pas plus de 50mins et ca a aussi bcp d'importance.
Et puis finalement, je realise que tu critiques le fait d'appeler Jacquet en remplacement....Alors sache que :
1) Jacquet est le capitaine des champions du monde -21ans
2) il est titulaire depuis le debut de saison a Clermont (2eme du championnat)
3) Vu que Pelous est blesse, que Thion est forfait, que Nallet et Pape seront titulaires, il reste plus grand chose a essayer en 2eme ligne (Auradou a 120ans, Millo Chlusky ne court pas et Lamboley prefere jouer
4) tout compte fait, c'est pas bien grave pour le mec car si on reprend une gifle, on lui en voudra pas et si il perce, ce sera un super debut de carriere pour lui
Voila ce que j'en pense.....
Perso, je pense qu'il a plus d'influence hors terrain sur le groupe meme si il ne tient pas plus de 50mins et ca a aussi bcp d'importance.
Et puis finalement, je realise que tu critiques le fait d'appeler Jacquet en remplacement....Alors sache que :
1) Jacquet est le capitaine des champions du monde -21ans
2) il est titulaire depuis le debut de saison a Clermont (2eme du championnat)
3) Vu que Pelous est blesse, que Thion est forfait, que Nallet et Pape seront titulaires, il reste plus grand chose a essayer en 2eme ligne (Auradou a 120ans, Millo Chlusky ne court pas et Lamboley prefere jouer
4) tout compte fait, c'est pas bien grave pour le mec car si on reprend une gifle, on lui en voudra pas et si il perce, ce sera un super debut de carriere pour lui
Voila ce que j'en pense.....
Re: france - all blacks
ouais ouais... et elorgha a l'arrière ?
J'ai pas l'impression qu'on est partit pour faire mieux ce coup ci !
(et je suis pas faché de voir pelous hors du terrain.. ).
J'ai pas l'impression qu'on est partit pour faire mieux ce coup ci !
(et je suis pas faché de voir pelous hors du terrain.. ).
Re: france - all blacks
Ben, Elorgha, je suis d'habitude pas trop fan non plus, mais en l'occurence une de ces forces c'est la defense d'homme a homme donc je me dis qu'au moins il defendra moins comme une porte de saloon que Laharrague. Et puis comme offensivement Laharrague a l'air de ne plus avoir de cannes, Elorgha fera peut etre pas pire....
De toute facon, la encore, Castaignede est a l'hosto, Brusque a juste un match de Top 14 dans les jambes donc en gros pas grand chose a se mettre sous la dent.
Pour ce qui est du resultat du match en general, je ne crois de toutes facons pas qu'en changeant la moitie de l'equipe on arriverait a qque chose de different. Le seul moyen c'est de tabler sur une revolte de chacun des mecs et qu'ils se donnent tous comme des malades sur chaque contact....et pour ca vaut peut etre mieux compter sur la frustration de ceux qui se sont pris des rentrons au 1er match.
De toute facon, la encore, Castaignede est a l'hosto, Brusque a juste un match de Top 14 dans les jambes donc en gros pas grand chose a se mettre sous la dent.
Pour ce qui est du resultat du match en general, je ne crois de toutes facons pas qu'en changeant la moitie de l'equipe on arriverait a qque chose de different. Le seul moyen c'est de tabler sur une revolte de chacun des mecs et qu'ils se donnent tous comme des malades sur chaque contact....et pour ca vaut peut etre mieux compter sur la frustration de ceux qui se sont pris des rentrons au 1er match.
Re: france - all blacks
Bande rigolo si les Français veulent gagner je ne vois q'une seule et grande solution:
IL DOIVENT S'ENVOYER SE SACRIFIER ENFIN ILS DOIVENT ETRE PRET A MOURIR.
IL DOIVENT S'ENVOYER SE SACRIFIER ENFIN ILS DOIVENT ETRE PRET A MOURIR.
SPQR- P'tit joueur
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Localisation : sous les perches
Date d'inscription : 14/08/2006
Re: france - all blacks
He p'tit roti, soit tu prends une drogue illegale importee de je ne sais quel pays soit faut que tu fasses soigne ce vilain complexe d'inferiorite qui te pousse a tout envisager sous des termes guerriers ("pret a mourrir", le centurion comme photo etc....)
Re: france - all blacks
Je pense qu'il faut rappeller Dourthe! Y'a gros riques qu'il prenne vite un rouge mais au monis ils vont arreter de réflechir...
Yo- P'tit joueur
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Age : 49
Localisation : Dans le Bourgogne
Date d'inscription : 06/06/2006
Re: france - all blacks
Lequel Dourthe, le pere (Claude) ou bien le fils (Richard)....les deux etaient aussi intelligent sur un terrain....
On devrait aussi rappeler Carminati, Spanghero, Condom et Palmie et les freres Vaquerin....et la les Blacks le sourire va leur passer
On devrait aussi rappeler Carminati, Spanghero, Condom et Palmie et les freres Vaquerin....et la les Blacks le sourire va leur passer
Re: france - all blacks
IL y en avait un qui s'appelait condom ???? A mon avis, les blacks vont tellement se marrer encore plus... Non mais, c'est pas un nom ça...
Re: france - all blacks
Ben ouais, Jean Condom (61 sélections en équipe de France, de 1982 à 1990), 2eme ligne un temps le plus cape a ce poste en equipe de France.
Un vrai guerrier, pas un mot, jamais le ballon en main, tjrs a la mine....tout comme moi quoi
Pour memoire, ci-joint sa photo
Pour corroborer les dires de Celien, Condom a une fois jouer contre l'Irlande et sauter en touche en face d'un joueur appele Willie....cela a bcp fait rire la presse britannique
PS : pour les novices en anglais Willie est un mot d'argot en anglais pour penis
Un vrai guerrier, pas un mot, jamais le ballon en main, tjrs a la mine....tout comme moi quoi
Pour memoire, ci-joint sa photo
Pour corroborer les dires de Celien, Condom a une fois jouer contre l'Irlande et sauter en touche en face d'un joueur appele Willie....cela a bcp fait rire la presse britannique
PS : pour les novices en anglais Willie est un mot d'argot en anglais pour penis
Re: france - all blacks
Je te propose d'animer une chronique sur le site.. "les joueurs oubliés, gloire et décadence.." .
Cette semaine jean Condom l'extra large.. et la semaine prochaine?
Cette semaine jean Condom l'extra large.. et la semaine prochaine?
Re: france - all blacks
"Joueurs oublies" ???? Parle pour toi espece d'ignare...Tout amateur de rugby un tant soit peu informe se souvient de Jean Condom...Enfin bref.
Pour les chroniques suivantes, vu l'apparent faible niveau de connaissance de nos lecteurs, il faut repartir a la base, donc j'hesite entre Jean Prat (Monsieur Rugby) ou Lucien Mias (Docteur pack).
Mais les matchs du week end (a tous les niveaux) et leurs cohortes de legendes qui vont avec changeront peut etre mon avis.
Pour les chroniques suivantes, vu l'apparent faible niveau de connaissance de nos lecteurs, il faut repartir a la base, donc j'hesite entre Jean Prat (Monsieur Rugby) ou Lucien Mias (Docteur pack).
Mais les matchs du week end (a tous les niveaux) et leurs cohortes de legendes qui vont avec changeront peut etre mon avis.
Re: france - all blacks
Pour faire echo aux ecrits de grand sapin sur le test match de Nantes 1986, voici un article du Midol sur la preparation lors de la semaine precedente....a manier avec precaution.
Pour les passiones et abonnes, le match peut etre revu sur ESPN Classic Sport.....c'est sauvage
15 novembre 1986: et Fouroux partit en guerre…
Nul n’a oublié le fameux test de Nantes en 1986 : au lendemain de la défaite du premier test à Toulouse, l’entraîneur du XV de France avait décidé qu’il n’y aurait pas un second échec. Histoire secrète d’un match sulfureux.
«On se cachait pour l’éviter dans les couloirs de l’hôtel, pour n’avoir pas à subir ses remontrances, ses regards foudroyants…»
Pascal Ondarts se souvient. 1986, sa première sélection au sein d’un XV de France lourdement défait une semaine plus tôt à Toulouse par l’armada All Blacks et qui préparait dans le désormais célèbre Domaine d’Orveaux, hôtel de la banlieue nantaise, sa rébellion du second test. Il se souvient surtout, Pascal, de l’incroyable mise en scène fomentée par Jacques Fouroux cette semaine-là, afin de rendre à cette équipe de France un peu de cette appétence et de cet enthousiasme qui lui avaient si singulièrement manqué à Toulouse.
«C’était la guerre, jure encore Eric Bonneval, alors au sommet de son art. Je me souviens de la journée des retrouvailles du mercredi, des séances de magnétoscope avec arrêt sur image. On a revu le match dix fois. La première fois pour une analyse technique. La seconde pour peaufiner des détails. Et puis ce fut les critiques individuelles… Je me souviens notamment de ce geste anecdotique de Sella aidant Botica, l’ouvreur des Blacks, à se relever et Jacques qui arrête l’image et hurle : «Plus jamais ça !». On était terrorisés…»
«Le jeudi, après les deux entraînements diaboliques de la veille, j’ai dû le stopper dans ses élans, avoue Henri Fourès, le manager de cette équipe. Je lui ai dit : «Si tu continues comme ça, ce n’est pas la peine d’espérer jouer samedi, les gars seront cuits…»
Nerveux, revanchard, agressif, l’œil bleu redoutable, sans cesse allumé, Jacques Fouroux n’avait pas son pareil pour transformer une troupe d’heureux collégiens en redoutables soldats armés pour la bataille et il en jouait, le bougre, avec cet art consommé de la préparation psychologique que ses joueurs lui reconnaîtront comme une marque de fabrique.
«Le paradoxe, reprend Eric Bonneval, c’est qu’il n’y a pas eu, après coup, beaucoup de paroles échangées. Jacques avait planté le décor le mercredi et il n’y a pas eu grand chose à ajouter après lors.»
N’était cette atmosphère de fin de monde, voulue par l’entraîneur national : hôtel fermé à la presse et à tous les imposteurs de circonstances, appels téléphoniques suspendus, vin et fromage supprimés à l’occasion de chaque repas, petits déjeuners pris aux aurores et aussitôt interdits aux retardataires au bout d’un petit quart d’heure…
«Il y eut aussi le retard d’Alain Carminati qui avait raté son train et qui se fait incendier le mercredi soir, au point – hasard malencontreux ou symbole supplémentaire ? – de se claquer le lendemain, faisant pour le coup, le bonheur d’Erbani. Mais tout était ciblé chez Jacques, jure aujourd’hui Bonneval. Ses colères et ses remises en question qui s’adressaient souvent aux mêmes joueurs, lesquels en redemandaient, sans doute inconsciemment…»
On connaît la suite : cette lourde rébellion, furieuse, dantesque de la Beaujoire (stade de Nantes) où le pack du grand Wayne Shelford fut mis sous l’éteignoir. On se remémore ce match, à ne pas pouvoir respirer, qui devait sonner le départ de l’aventure pour un groupe de joueurs auteurs, l’année suivante, d’un Grand Chelem dans le Tournoi des cinq nations et d’une accession à la finale de la Coupe du monde.
«Jusqu’au samedi, jour du match, conclut Eric Bonneval, ce fut le couvre-feu. Mais je me souviens encore de la gueule de Karl Janik, appelé comme remplaçant après le forfait de Carminati et voyant Denis Charvet – son coéquipier toulousain et trois-quart centre -se frotter au pilier Garuet lors de l’échauffement d’avant-match. Il était abasourdi, Karl, il n’en croyait pas ses yeux…»
Au reste, Jacques Fouroux, très sûr de son coup, ne devait pas apparaître dans les vestiaires français avant le match, laissant ses joueurs chauffés à blanc face à leur destin. Et c’est à peine s’il aurait soufflé à ces derniers, selon Henri Fourès, de faire face au Haka des Néo-Zélandais avant le coup d’envoi, lequel nous renvoie toujours avec le temps des visages hirsutes, menaçants, marqués par une détermination absolue. Résultat : un combat féroce, deux essais à rien et une victoire nette (16-3).
Bien fait ? Superbe ? On ne le jurerait pas, bien sûr, au nom de l’idée que l’on peut se faire du sport en général. Mais là ? Comment ne pas saluer l’entreprise, comment oublier d’un revers de plume ce que ce sport de combat justement recèle de valeurs morales si peu naturelles d’apparence et qui appellent éternellement à une manière de guerre en miniature.
«La plus belle des guerres en temps de paix». Desquelles on ne saurait rendre qu’à voix sourde, feutrée, ainsi qu’il convient dans tous les confessionnaux du monde, où il est beaucoup pardonné à ceux qui ont su donner…
Pour les passiones et abonnes, le match peut etre revu sur ESPN Classic Sport.....c'est sauvage
15 novembre 1986: et Fouroux partit en guerre…
Nul n’a oublié le fameux test de Nantes en 1986 : au lendemain de la défaite du premier test à Toulouse, l’entraîneur du XV de France avait décidé qu’il n’y aurait pas un second échec. Histoire secrète d’un match sulfureux.
«On se cachait pour l’éviter dans les couloirs de l’hôtel, pour n’avoir pas à subir ses remontrances, ses regards foudroyants…»
Pascal Ondarts se souvient. 1986, sa première sélection au sein d’un XV de France lourdement défait une semaine plus tôt à Toulouse par l’armada All Blacks et qui préparait dans le désormais célèbre Domaine d’Orveaux, hôtel de la banlieue nantaise, sa rébellion du second test. Il se souvient surtout, Pascal, de l’incroyable mise en scène fomentée par Jacques Fouroux cette semaine-là, afin de rendre à cette équipe de France un peu de cette appétence et de cet enthousiasme qui lui avaient si singulièrement manqué à Toulouse.
«C’était la guerre, jure encore Eric Bonneval, alors au sommet de son art. Je me souviens de la journée des retrouvailles du mercredi, des séances de magnétoscope avec arrêt sur image. On a revu le match dix fois. La première fois pour une analyse technique. La seconde pour peaufiner des détails. Et puis ce fut les critiques individuelles… Je me souviens notamment de ce geste anecdotique de Sella aidant Botica, l’ouvreur des Blacks, à se relever et Jacques qui arrête l’image et hurle : «Plus jamais ça !». On était terrorisés…»
«Le jeudi, après les deux entraînements diaboliques de la veille, j’ai dû le stopper dans ses élans, avoue Henri Fourès, le manager de cette équipe. Je lui ai dit : «Si tu continues comme ça, ce n’est pas la peine d’espérer jouer samedi, les gars seront cuits…»
Nerveux, revanchard, agressif, l’œil bleu redoutable, sans cesse allumé, Jacques Fouroux n’avait pas son pareil pour transformer une troupe d’heureux collégiens en redoutables soldats armés pour la bataille et il en jouait, le bougre, avec cet art consommé de la préparation psychologique que ses joueurs lui reconnaîtront comme une marque de fabrique.
«Le paradoxe, reprend Eric Bonneval, c’est qu’il n’y a pas eu, après coup, beaucoup de paroles échangées. Jacques avait planté le décor le mercredi et il n’y a pas eu grand chose à ajouter après lors.»
N’était cette atmosphère de fin de monde, voulue par l’entraîneur national : hôtel fermé à la presse et à tous les imposteurs de circonstances, appels téléphoniques suspendus, vin et fromage supprimés à l’occasion de chaque repas, petits déjeuners pris aux aurores et aussitôt interdits aux retardataires au bout d’un petit quart d’heure…
«Il y eut aussi le retard d’Alain Carminati qui avait raté son train et qui se fait incendier le mercredi soir, au point – hasard malencontreux ou symbole supplémentaire ? – de se claquer le lendemain, faisant pour le coup, le bonheur d’Erbani. Mais tout était ciblé chez Jacques, jure aujourd’hui Bonneval. Ses colères et ses remises en question qui s’adressaient souvent aux mêmes joueurs, lesquels en redemandaient, sans doute inconsciemment…»
On connaît la suite : cette lourde rébellion, furieuse, dantesque de la Beaujoire (stade de Nantes) où le pack du grand Wayne Shelford fut mis sous l’éteignoir. On se remémore ce match, à ne pas pouvoir respirer, qui devait sonner le départ de l’aventure pour un groupe de joueurs auteurs, l’année suivante, d’un Grand Chelem dans le Tournoi des cinq nations et d’une accession à la finale de la Coupe du monde.
«Jusqu’au samedi, jour du match, conclut Eric Bonneval, ce fut le couvre-feu. Mais je me souviens encore de la gueule de Karl Janik, appelé comme remplaçant après le forfait de Carminati et voyant Denis Charvet – son coéquipier toulousain et trois-quart centre -se frotter au pilier Garuet lors de l’échauffement d’avant-match. Il était abasourdi, Karl, il n’en croyait pas ses yeux…»
Au reste, Jacques Fouroux, très sûr de son coup, ne devait pas apparaître dans les vestiaires français avant le match, laissant ses joueurs chauffés à blanc face à leur destin. Et c’est à peine s’il aurait soufflé à ces derniers, selon Henri Fourès, de faire face au Haka des Néo-Zélandais avant le coup d’envoi, lequel nous renvoie toujours avec le temps des visages hirsutes, menaçants, marqués par une détermination absolue. Résultat : un combat féroce, deux essais à rien et une victoire nette (16-3).
Bien fait ? Superbe ? On ne le jurerait pas, bien sûr, au nom de l’idée que l’on peut se faire du sport en général. Mais là ? Comment ne pas saluer l’entreprise, comment oublier d’un revers de plume ce que ce sport de combat justement recèle de valeurs morales si peu naturelles d’apparence et qui appellent éternellement à une manière de guerre en miniature.
«La plus belle des guerres en temps de paix». Desquelles on ne saurait rendre qu’à voix sourde, feutrée, ainsi qu’il convient dans tous les confessionnaux du monde, où il est beaucoup pardonné à ceux qui ont su donner…
Jacques Verdier
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